ANDREE RAYBAUD : Cauchemar

Comme chaque dimanche le camion embarquait la famille et ses amis, ce rituel se déroulait dans l’effervescence et la bonne humeur...

...Quand enfin, on atteignait le lieu unique de toutes les joies et de tous les dangers, c’était à qui sauterait le premier du camion que le conducteur non sans malice garait au ras de la falaise abrupte qui s’enracinait trente mètres plus bas dans l’Océan... Sa houle s’enflait et mourrait sur les énormes rochers arrachés à la falaise, et des embruns en bouquets d’arc-en-ciel fleurissaient. Pour atteindre la maigre plage qui bordait la crique, on s’engouffrait dans un passage étroit que des géants avaient creusé à leur mesure. La descente était silencieuse, chacun peinait. Au débouché d’un passage particulièrement étroit, un énorme figuier marquait l’octroi entre peine et plaisir...

...Un coup de pied plus fort que les autres et le ballon s’envola très loin, poursuivi par le chien et l’enfant. A l’instant où ils allaient le saisir, il disparut. La dernière vision de l’enfant fut celle de sa main qui n’existait plus...

...L’enfant ne réalisa pas tout de suite ce qui lui arrivait : dans ce lieu étrange plus aucun son ne lui parvenait du bruit de l’océan, des cris de ses camarades. Il n’y avait que le silence et l’obscurité... Il se trouvait dans une zone neutre, sans relief, sans horizon ou tout se confondait… Son monde avait cessé d’exister...





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