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CAUCHEMAR

PROLOGUE Tous les dimanches, le camion embarquait la famille et ses amis, le rituel se déroulait de mai à octobre dans l’effervescence et la bonne humeur… Pour accéder à la maigre plage qui frangeait la crique, il fallait emprunter un passage étroit que des géants avaient taillé à leur mesure. Au débouché d’un goulet particulièrement étroit, un énorme figuier aux racines turgescentes marquait l’octroi entre peine et plaisir[…] PREMIER VOLET L’enfant, le chien se trouvaient au milieu de nulle part : une zone de non lieu, sans horizon, ni ciel, ni terre…Son monde avait disparu ![...] l’enfant savait qu’en restant là, sa vie ne vaudrait pas cher mais hypnotisé par ce mur vivant il était incapable d’esquisser le moindre mouvement. « La Chose » était à présent si proche que l’enfant pouvait entendre sa respiration rauque et profonde[...] DEUXIÈME VOLET [...]Sa course effrénée l’avait amené au pied d’une muraille à l’architecture bizarre, comparable à celle d’un orgue, mais à l’échelle d’une cité. L’enfant resta un long moment à contempler ce mur d’acier cherchant une porte qui lui eût permis d’entrer dans la cité, mais les cylindres étaient si serrés qu’une aiguille n’aurait pu s’y glisser, quand il remarqua à la base de l’un d’eux une fissure, mais douta que ce pertuis fût assez grand pour lui livrer passage… L’enfant sentait ses forces l’abandonner, mais sa rage d’exister était telle, qu’il réussit à s’arracher du tuyau. Ne sachant où aller, il se mit à courir droit devant lui, quand, tout à coup [...] TROISI7ME VOLET [...]Il chut sur un gazon moelleux, heureux de revoir la lumière éclabousser le paysage et lui piquer les yeux… Assis dans l’herbe, heureux d’avoir échappé à tant de dangers, il prit le temps de découvrir le champ dans lequel il avait atterri : il était au milieu d’un verger et s’y sentait bien… Ce pouvait-il, que dans cette lumière éclatante, chaque chose fût privée de son ombre ? Ce constat écorna son assurance… Au fond du bus, une fillette était prostrée, sa tête reposait sur ses genoux, elle semblait assoupie. L’enfant allait la rejoindre, quand il se rendit compte que l’autobus roulait : il ne l’avait pas entendu démarrer. Il se retourna et vit qu’il n’y avait pas de conducteur[…] ] ÉPILOGUE [...]L’océan grondait,dans ses vapeurs tout disparaissait, le brouillard dense estompait les reliefs[…]Les embruns enveloppaient l'enfant qui frissonna[…]

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FUTUR


La nuit de Jx8R et Ay9R avait été courte, Comme tous les matins ils se levaient fatigués et de mauvaise humeur... En maugréant Jx8R ingurgita, l’ersatz de café au goût amer et sans arôme, c’était ça ou du thé : du fait des changements climatiques, il prospérait partout sur la planète. Quand par chance Ay9R arrivait à se procurer du vrai café devenu rare, elle le payait au prix de l’iridium… Depuis des mois des bouleversements s’opéraient que Jx8R interprétait comme un renouvellement du pouvoir central… Tout était sous contrôle…






INTRODUCTION


Depuis deux jours, le vent sentait la pierre chaude, le sable micacé et la poussière de ce qui n'est plus. Les herbes épargnées bruissaient en un crépitement électrique. La grande marée sèche soufflée par le désert, invisible et brûlante, criblait la peau et fermait les paupières sur des prunelles dévastées. Le jour de la grande diffa était arrivé. Le massacre des moutons, des chevreaux, des volailles avait été consommé le matin même. Les bêtes exsangues gisaient par centaines, éventrées, livrant leurs viscères. Le sang engluait la terre, répandant son odeur fade. Les dépouilles, salées et huilées furent emmurées dans les fours d'argile. La tente caïdale se dressait, majestueuse, imposante, dominant toutes les autres. Autour, les khaïmas des dernières tribus arrivées étaient déployées dans l'ocre effervescence des tourbillons de poussière. Dans le quartier des femmes les danseuses paraient leurs jeunes corps de soie, d'or et d'argent. A l'autre extrémité du camp, les cavaliers chargeaient les moukalas de la fantasia, tandis que, près des fours et des brasiers, des femmes au front tatoué de bleu s'affairaient dans les fumets de viandes grillées, d'épices et de pain chaud. Alors tam-tam et derboukas s'éveillèrent. Les peaux tendues sur les fûts de bois dur ou d'argile cuite, chauffées presque jusqu'à la brûlure par l'ardeur du soleil, résonnèrent sous le martèlement des paumes et des doigts. La grande diffa commençait …


PREMIERS PAS
Leur cul terreux à la fenêtre de leurs guenilles, ils titubaient incertains sur leurs jambes mal assurées, tombaient en un « plouf » sur le sol qu’ils avaient eu tant de mal à quitter, se relevaient, laissant dans la poussière l’empreinte d’une pomme, et retombaient plus loin.

LA LÉPREUSE
L’ombre lui était propice et c’est à l’heure où le soleil, projette sur les façades blanchies à la chaux, la silhouette des maisons déjà prisonnières de l’obscurité, qu’elle hantait les ruelles de la médina. Elle profitait de la pénombre pour se glisser entre les passants trop affairés en cette fin de journée pour lui prêter attention. Quand parfois elle dévoilait son visage, elle courbait davantage la tête, non pas, qu’elle eût honte, depuis longtemps ce sentiment l’avait quittée.
Était-ce sa faute, si son visage s’effaçait, marqué au sceau de l’infamie qui rongeait ses chairs : il se dévorait lui-même, telles ces statues de pierre corrodées dont les reliefs ont disparu pour ne laisser d’elles qu’une masse informe et pitoyable.

LS DENTIER Elle souffrait et maudissait chaque jour le dentier que son mari avait racheté à un ami. Elle espérait toutefois que sa mâchoire se ferait à cette prothèse d’occasion






CHAPITRE 3


KIF

Lové dans sa djellaba, le regard perdu dans un abîme insondable, l’homme attendait qu’Allah dans son infinie sagesse, veuille bien arrêter ce déluge mais le souhaitait-il vraiment? À l’abri de la pluie, sous l’arbre feuillu qui ne laissait filtrer que quelques gouttes, il était bien !
Le musulman voué à Allah est-il un fataliste ?
Trois ou quatre pierres, du petit bois, et sous les mains expertes le feu prit rapidement, l'homme y posa sa vieille théière. Avec une grande économie de gestes, il sortit de sa sacoche un bout de kesra imbibé de smen et des dattes ; après ce repas frugal,tout en dégustant un thé brûlant mélangé à de la shiba,il bourrait sa pipe à kif et se laissait envahir par la nostalgie qui réveillait en lui ses instincts guerriers : sous la cendre sommeillait une flamme qui le consumait… dès les premières bouffées son regard se troublait, il n’était plus là...
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CHAPITRE 18


CHASSE A COURRE


Bien qu’il ne fît aucun doute pour les fellahs qu’Allah leur viendrait en aide, ils n’en scrutaient pas moins le ciel qui désespérément restait bleu et quand parfois des nuages s’aventuraient, ils passaient les crêtes et s’évaporaient dans l’azur. Alors les paysans regagnaient leurs khaïmas enfouies dans la rocaille, la tête basse comme des chiens battus qui n’ont plus rien à manger : eux aussi, souffraient et mourraient de misère, car le bled était vide de toute nourriture. On les voyait trotter en meute, la truffe au ras du sol et s’user les griffes dans des terriers désertés. Sur les hauts plateaux arides, au moindre souffle, des tornades de poussière se formaient et disparaissaient ; sur la terre éventrée par de profondes crevasses jonchée de chitines vides, se perdaient les insectes. Le bled était exsangue, la mort rodait, s’introduisait dans chaque famille, elle avait ses rabatteurs : les parasites ! Ils pullulaient ; après qu’ils aient transmis leurs germes mortels, ceux dont ils étaient les hôtes, avant de crever, avaient infectés tout le pays. La vie happée par la malédiction se faisait discrète. Comme autant de taupinières, des monticules parsemaient le sol grillé : sous l’effet de la chaleur, naissaient de petits tourbillons de poussière, qui emportaient pour un monde meilleur les âmes des hommes qui avaient trimé toute leur vie comme des bêtes[...]
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PRÉAMBULE

J’ai la faiblesse de croire que ce n’est pas par la destruction, mais bien par la connaissance, que l’homme parviendra à dominer la Nature et à résoudre dès lors l’angoissant problème posé par une démographie galopante. Un bon dresseur ne brutalise jamais un fauve, car il sait que seule la compréhension de l’animal lui permettra de dominer, avec un minimum de risques, le lion ou le tigre qui, pourtant, pourraient, d’un seul coup de patte, imposer sa propre loi d’une manière…définitive ! Savants ou dompteurs, coureurs de brousse ou employés de bureau, industriels ou agriculteurs, il nous incombe à tous de respecter celle dont nous sommes issus et qui, malgré nos frasques d’enfants terribles, continue à nous nourrir, à nous réchauffer, et aussi à nous donner quelquefois de sévères leçons que nous avons (malheureusement) beaucoup trop tendance à oublier…
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CHAPITRE 16


LES VAMPIRES


Mauvaise surprise ce soir en arrivant à l’Abri-Côtier, Fiu baigne dans une marre de sang. Il a tout juste la force de remuer la queue pour nous saluer. Il ne nous faut pas longtemps pour trouver l’explication du drame : deux carreaux cassés et deux cadavres de vampires…






CHAPITRES 18- 33


BIJOU - LES CHENILLES


Après avoir parlé de la pluie et du beau temps – de la pluie surtout, car la saison en a précocement commencé – l’ébéniste me conte une très belle histoire de bête…Il y a deux ans, il avait accompagné des amis à la chasse en forêt. L’un d’eux abattit un grand « singe-araignée », un quata, C’était une femelle et cette femelle avait un petit que mon ami recueillit… Bijou grandit et devint une femelle resplendissante de santé. Très tôt, son maître lui avait appris à fraterniser avec le chien de la maison, un berger allemand de trois ans. Les deux animaux avaient très vite sympathisé… Cette amitié se transforma bientôt en un sentiment beaucoup plus profond… Depuis un moment, je suis intrigué par une masse sombre évoluant dans les hautes branches d’un frangipanier qui jouxte les fenêtres de la galerie. J’ai cru tout d’abord que c’était une termitière. Mais une termitière ne se déplace jamais et à plus forte raison d’un mètre en dix minutes… L’arbre grouille d’énormes chenilles noires tachées de rouge et d’or. Elles sont en train de dévorer les feuilles et les fleurs. Quant à la mystérieuse masse sombre, c’est un porc-épic !...






LE GARDE-CHAMPÊTRE


Dans les années cinquante de notre siècle agonisant vivotait sereinement la tranquille commune de Cuers, dans le département du Var. Anaxagore Escartefigue y occupait les fonctions, ô combien chargées de responsabilités aussi diverses que délicates, de garde champêtre… Anaxagore, donc, « garde champêtrisait » sur le territoire de Cuers, battant la campagne, mais aussi le tambour pour les « Avisss…à la population !… », et faisait office de « constable », son homologue britannique, intervenant lorsque de menus larcins de foire, de poulailler ou autres différends de bornage entre paysans pouvaient trouver une paisible issue sans l’intervention des autorités policières… Outre son métier, qu’il accomplissait avec amour et constance, Anaxagore avait une passion : l’archéologie. Comme la plupart des autodidactes, il avait acquis en cette matière des connaissances théoriques, certes, mais fondées aussi sur l’expérience…
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LE PENDU


Naît-on innocent, meurt-on toujours coupable?[...] Il se balançait mollement au gibet qui accueillait par grappes coupables et innocents tombés en disgrâce. L'oscillation de son corps marquait la rotation de la terre et les grincements de la potence lui disaient : l’éternité t’appartient[...] Être, n’être plus… […]Le froid mordait ses chairs, pourtant il ne frissonnait pas, cette mort à laquelle il se refusait, dans une étreinte passionnée extirpait de chacune de ses cellules la vie fugace qui encore résistait. Il n’était plus. Ce qu’avait été sa vie n’avait désormais plus d’importance[…] [...]Hantée par les âmes, vivante, la colline vibrait des souffrances et des râles des suppliciés[...]
[...]Triomphant, dans toute sa gloire expiatoire, dominateur, inquisiteur, Montfaucon exhibait ses moignons. Droits comme ifs, enracinés dans la terre grasse enrichie des sucs de ses hôtes, ses membres puissants dressés étaient le trait d'union entre le ciel et la terre, le mal et le bien, et ses pensionnaires, exhalaient dans leur dernier soupir leur âme torturée ;leur espoir : qu'elles trouvent dans l'azur le chemin de la rédemption même s’ils n’avaient pu leur offrir des indulgences[...] [...] Montfaucon n'en finissait pas d'étouffer les plaintes des mourants et quand les vents glacés fendaient à cœur ses membres,au printemps des bras vigoureux remplaceraient ses vieilles potences qui bourgeonneraient en de stériles ramures[...] ……………
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